CONSTANT
HURET
Bordeaux-Paris
Créée en 1891,
la course cycliste
Bordeaux-Paris a connu 86 éditions, la dernière en 1988.
Cette épreuve était unique en son genre, par sa longueur
d'environ 600 km et par son déroulement. Pendant la seconde
partie du parcours, le coureur se plaçait derrière un engin
motorisé appelé derny, conduit par l'entraîneur,
afin de réduire la résistance de l'air, ce qui lui
permettait d'atteindre des vitesses de l'ordre de 50 à 60 km/h.
Ce règlement a cependant subi de nombreuses adaptations
successives.
BOL
D'OR (24 Heures sur piste)
Epreuve
française sur piste avec "entraîneurs" crée en
1894 par M. Decam, Directeur de "Paris-Pédale", et
parrainée par les Chocolats Meunier. Cette épreuve fut
disputée sur différents vélodromes : Paris-Buffalo, Vel'
d'hiv', Roubaix, Parc des Princes, Vincennes, Bordeaux. Tour
à tour furent utilisés au fil des années des tandems,
tandems à pétrole, motos, et dernys. Le record de la
distance parcourue revient à Honoré Barthélémy en 1925,
avec 1 035,114 km en 24 heures.
Huret
constant , surnommé "le Boulanger" (Baker), de
Ressons, France (
janvier 26 , 1870
- septembre
18 , 1951
) était un cycliste d'emballage
de voie de fond . Il a gagné la course de
route de 600km Bordeaux-Paris (connue
sous le nom de Derby de la route ) en 1899
et tenu le moment de gain de disque pendant
34 années. Il était également le
champion 1900 de velodrome du monde et a
gagné le d'Or de Bol quatre fois.
Il est dépeint en La Chaine
Simpson par Henri
De Toulouse-Lautrec emballant pour l'équipe
à chaînes de Simpson.
Résultats:
en 1894 Gagnant
Bol d'Or, Paris (24 courses d'heure), recordman du monde des
24 heures (736kms), recordman du monde des 100kms
en 1895 Gagnant
Bol d'Or, Paris, recordman du monde des 6 heures, recordman du
monde des 24 heures (829.498kms)
en 1896 Recordman du monde des 6 heures, recordman
du monde des 100kms
en 1897 Recordman du monde des 6 heures, Recordman
du monde des 24 heures (909.027kms), recordman du monde des
100kms
en 1898 Gagnant Bol d'Or, (Roubaix)
en 1899 Gagnant
voyage de distance Bordeaux-Paris
en 1900 Champion
du monde plus de 100 km
en 1902 Gagnant
Bol d'Or, Paris, recordman du monde des 6 heures
ARCHIVES COMMUNALES
« l’un des plus prodigieux coureurs de fond que
nous ayons connus ».
Constant Huret dit « le grand Constant » est né
à Ressons le Long le 26 janvier 1870.
Dans un article écrit dans les années 40, par Paul Espeit,
journaliste sportif, il est cité avec Fausto Coppi et Henri
Van Steenbergen parmi « les incimparables du cyclisme ».
De cet article, nous extrayons ce qui suit :
« passé du fournil du boulanger au quartier des
coureurs, après des débuts difficiles, Huret se distingua
dans les courses de 6, 12 et 24 heures alors à la mode.
Son palmarès
-vainqueur de Bordeaux-Paris en 1899, 594 km et sur quelles
routes ! en 16h35mn soit à 36km/h de moyenne. Entraineur :
l’auto rudimentaire de René de Knyff (Panhard-Levassor)
-champion de France de demi fond en 1894
-champion du monde de demi fond en 1900
- vainqueur du Bol d’Or (24h sur piste) en 1894, 1895,
1898 et 1902
- recordman du monde de la distance
parcourue en 24 h
1893 736km
1895 829.498km
1897 909.027km
- recordman du monde des 100km en 1894,
1896 et 1897
a noter que l’ex mitron détient à
jamais les records derrière entraîneurs humains de la
distance parcourue en 6, 12 et 24 h. Evidemment on ne
s’attaque plus guère aux records de Huret. N’empêche
qu’en fonction de la supériorité qu’il étala alors, on
ne voit pas qui aurait pu lui être comparé.
Huret avait la conduite d’un parfait
gentleman. En 1894, il alla avec l’américain Wheeler entraîner
à tandem le fameux amateur anglais Shorlandt qui battit le
propre record du monde des 24 h de Constant Huret avec 741km.
Huret reprit le record l’année suivante.
Constant Huret ne fut pas seulement un
coureur incomparable : il sut s’élever moralement et
écrivit ses mémoires en un style on ne peut plus plaisant »
Paul Espeit
Voici quelques extraits de ses mémoires :
« Ma vie, mes souvenirs »qui ont paru en
feuilleton dans l’Echo des sports en 1932
« je suis né à Ressons le Long,
petit village du soissonnais, le 26 janvier 1870. Mon père était
jardinier (de Mainville), ma mère une brave paysanne
cousine germaine de mon père Huret Huret.
A l’âge de 12 ans, j’obtins mon
certificat et je quittais l’école pour travailler. On me
plaça chez un avoué à Soissons comme petit clerc. Je
restais chez cet avoué trente mois. J’avais forci. Mes
parents firent de moi un boulanger. Ils m’engagèrent à
Soissons.
A l’âge de 18 ans, j’étais un
ouvrier parfait. Je travaillais alors à Vierzy. Lorsque je
fus libéré du service militaire, je repris comme à regrte
mon métier de boulanger mais ayant de plus en plus la passion
du vélo et des compétitions.
En 1893, je travaillais à St Bandry.
Le samedi 24 décembre, je pris à Paris
le départ d’un course de 24 h. je ne devais plus faire de
pain.
En 1895, un journaliste écrivait :
Constant Huret est le meilleur coureur de fond du monde…
On vous dira que la route vous casse les
jambes. Non, il y a la manière. Je me souviens d’être
parti de Paris un matin de juin au lever du soleil avec
l’intention de rouler toute la journée vent arrière. Le
vent soufflant du nord, je pris la direction du sud et me
retrouvais le soir à St Etienne…
Au firmament cycliste s’était levée
une étoile de première grandeur. Ce jeune champion se
nommait Petit Breton. Il confirma sa grande classe dans le
Tour de France. Nous devions nous rencontrer pour la dernière
fois dans le Bol d’Or de 1902. Petit Breton prit la seconde
place. Cette victoire sur un jeun me prouvait que non
seulement je n’étais pas déchu mais en progression…
(Malheureusement, peu après, Huret fut
victime d’un accident au cours d’un entraînement au parc
des Princes.)
Constant Huret était mort pour le sport
cycliste. Je finissais en beauté. Jamais je ne connaîtrais
le déclin. A l’age de 35 ans, il me fallait repartir. Je me
fis loueur d’auto, conduisant moi-même ma voiture. Je promène
un peu partout des touristes étrangers, le plus souvent de
richissimes américains…
Seize années s’étaient écoulées
depuis mon terrible accident. C’est alors que le destin
capricieux mit sur mon chemin une jeune fille de vingt ans qui
me plut. Malgré une différence d’âge marquée (28 ans),
je l’épousais. Elle m’a donné trois enfants, deux garçons
et une fille »
On trouve aussi dans ce livre de
souvenirs « une pensée profonde qui peut surprendre ».
« Celui qui présida à notre
destinée semble un artiste plein d’ironie. S’il a voulu
pour tous la m^me arrivée au but d’égalité, il n’en est
pas ainsi du départ qui ressemble à un magnifique handicap. »
« celui qui raisonne avec simplicité
se dira toujours : le doute est-il donc si grand qu’il
faille cet apparat dérisoire pour faire croire en Dieu ? »
« l’automobiliste plus que tout
autre ne sait pas s’il couchera le soir dans son lit, en
prison, à l’hôpital ou à la morgue… et l’on ne prie
pas. »
« je fis l’acquisition d’un
ouvrage scientifique de Camille Flammarion. Embrayé sur la
science de la cosmographie, je fis plus tard l’achat d’un
télescope. Quoi de plus émouvant que de contempler par une
nuit transparente notre voisine Mars, le croissant de Vénus,
les cratères lunaires ou l’imposant Jupiter. Face à cette
immensité où roulent des milliards de mondes, nous sentir et
nous voir à nos proportions véritables, c’est-à-dire rien
du tout ou si peu… un tout petit pas à faire pour devenir
meilleurs. »
« sur la route de la vie, personne
n’a placé d’indicateurs aux carrefours. »
« lorsque vous faites
l’acquisition d’une pendule, n’a-t-elle pas sonné des
heures avant de vous appartenir ? mais que faire d’une
montre quand le ressort est cassé ? »
« je n’aime pas ls gens qui
regardent leurs pieds quand ils parlent. »
« j’ai occupé mes loisirs à la
lecture. Lire c’est cueillir. Tous les beaux livres sont mes
amis. »
« une trop grande fortune gâte,
par les ennuis qu’elle suscite, tout ce qui fait la joie de
vivre. Trop d’argent devient une calamité. »
« Tous nos champions sont en pleine
jeunesse. C’est l’âge où l’appel des sens va se
manifester impérieusement. Comment se conduire. On n’arrête
pas un torrent. Si on le détourne, où va-t-il s’en aller.
Conclusion : oui, mais soyez très modérés. Usons,
n’abusons pas. Vénus est une maîtresse exigeante.
Consacrons-lui une fin d’après-midi mais gardons
jalousement notre vie. »
La maison située 3 rue du Routy à
Ressons était la propriété de Constant Huret qui l’avait
fait construire en 1926 sur une parcelle de terre achetée en
1914.
En 1899, Constant Huret figure sur la
liste des membres honoraires de la Société de Secours
Mutuels de Ressons avec la mention : Constant Huret,
cycliste.
Constant Huret est mort à Paris le 18
septembre 1951
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